Le PLFSS : Attention, Danger !

Chères amies, chers amis, 
 

Le PLFSS(Projet de loi de financement de la sécurité sociale) pour 2022, doit faire l’objet de toutes nos attentions car il s’attaque aux fondements mêmes de notre état de médecin libéral et ce, quel que soit notre spécialité et donc nous, rhumatologues, sommes touchés.

Depuis plusieurs années, on nous parle de délégation des tâches, dans le but de nous octroyer davantage de « temps médecin » et surtout de diminuer les files d’attentes. Certes, cela peut s’entendre, mais ces files d’attente sont dues au manque de médecins, car la formation des spécialistes, et notamment des rhumatologues, est déficitaire. Cela n’est pas nouveau, nous tirons la sonnette d’alarme depuis des années mais les pouvoirs publics font la sourde oreille. 

Or, ceux qui n’ont pas su gérer cette crise voudraient maintenant trouver la solution idéale, bien sûr à très court terme (élections obligent), sans écouter ni interroger les médecins de terrain qui eux, sont au cœur du séisme. « Délégation de tâches » n’est pas synonyme de transfert de compétences, loin s’en faut. 

Dans un orchestre, même s’il possède les meilleurs solistes du monde, il y a toujours un chef d’orchestre pour coordonner l’ensemble et cette cohésion va permettre de délivrer la meilleure des mélodies, dont tous profiteront. En médecine, il en ait de même mais, le chef d’orchestre pourra changer, évoluer, se transformer en fonction de la maladie et des moyens à mettre en œuvre, de la situation géographique, des compétences nécessaires et si le patient se doit d’être l’épicentre des préoccupations, le chef d’orchestre sera le garant de la meilleure prise en charge du patient, et ce chef pourra avoir plusieurs visages en fonction de la situation : Médecin traitant, médecin spécialiste, service d’accès aux soins, service d’urgence, service d’appareil, CPTS, équipe de soins spécialisés (ESS), voire, beaucoup d’autres équipes ou organismes. De cette prise en charge dépendra la qualité des soins, cela nous le savons, mais certains semblent l’avoir oublié.

Le moment est grave, car c’est l’ensemble de l’activité libérale qui est remise en cause et si l’on va plus loin dans l’analyse, outre les transferts de compétences, c’est la structure même de l’assurance-maladie qui est remise en cause dans ce projet de loi, ce qui entraînerait une étatisation de la médecine française, et l’on sait trop bien ce que cela donne dans nombre de pays…

C’est ensemble que nous devons lutter pour que ne meure pas cette médecine, cette rhumatologie que nous aimons tant. Beaucoup l’ont compris, fort heureusement et au-delà des clivages, c’est l’ensemble des syndicats et le Conseil National de l’Ordre qui interpellent le pouvoir, en espérant que notre voix soit enfin entendue et écoutée et que l’on arrête de vouloir faire de la médecine avec une calculette.

La nomenclature des actes, la fameuse CCAM, est en cours de modification. Elle avait certes besoin d’être dépoussiérée, mais attention, bien que cette réforme soit nécessaire, elle doit se faire en nous entraînant vers le haut, c’est à dire dans la dynamique d’une revalorisation des actes. Là encore, nous y veillerons avec l’appui et l’aide des syndicats représentatifs.

Alors courage, il y a beaucoup de travail à faire afin que la voix des rhumatologues soit entendue. Récemment, l’un d’entre vous m’interpellait sur la nécessité de s’inscrire au syndicat. Lorsque le projet de loi a été connu j’ai pu m’adresser en votre nom aux syndicats polycatégoriels afin que la position des rhumatologues soit connue, et nous avons été entendus. 

Plus nous serons représentatifs et plus nous serons écoutés, je compte sur vous pour nous rejoindre, le premier geste syndical de défense de notre profession, c’est l’adhésion au syndicat.

A très vite.
Amitiés syndicales,

Docteur Christian AUGAREILS,
Président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues