COVID-19 : Quel impact sur l’activité du Rhumatologue ?
Chères amies, chers amis, chers confrères,
De très nombreuses questions affluent et je vais essayer, autant que faire se peut, de répondre à toutes vos attentes.
Doit-on maintenir l’ouverture du cabinet ?
Tout d’abord sur le maintien d’ouverture de nos cabinets, il ne s’agit pas bien entendu de poursuivre notre activité comme à l’accoutumée. Ce que j’entends par maintien de l’activité, c’est que l’ensemble de nos patients puisse nous joindre, afin de convenir soit d’une télé-consultation, soit lorsque cela est vraiment indispensable, d’une consultation présentielle. Dans ce dernier cas il est bien évident que vous aurez interrogé votre patient et que vous serez certain qu’il ne présente pas de signes de contagiosité, mais cela ne vous empêchera pas de prendre toutes les précautions d’usage si vous êtes sur une zone Cluster ou non et de vous équiper en conséquence. Le but est d’éviter d’engorger les circuits des urgences.
Doit-on continuer à pratiquer des infiltrations ?
Beaucoup de questions sur la conduite à tenir en ce qui concerne les infiltrations. Là encore du bon sens, vous pouvez infiltrer, sauf bien évidemment si la personne est fébrile, mais c’est ce que vous faites habituellement.
Les patients doivent-ils poursuivre leur traitement ?
Des questions et des questionnements sur l’utilisation des anti-inflammatoires depuis la déclaration du Professeur Salomon. Ce dernier a déclaré que quatre nouveaux cas chez des sujets jeunes s’étaient aggravés du fait de la prise d’AINS. Nos patients ont pris cela pour argent comptant, et veulent tous arrêter leur traitement. En fait ils auraient dû comprendre que ces malades s’étaient aggravés en utilisant les anti-inflammatoires pour faire tomber leur fièvre qui était haute et durait. Cela leur étant expliqué, il convient alors pour ces patients, de poursuivre leur traitement.
Quelles mesures adopter pour le personnel ?
D’autres questions concernant le personnel, faut-il le garder avec nous et leur faire prendre des risques ? Bien sûr que non. Lorsque c’est possible il faut recourir à la mise en place d’un télétravail. Pour les grandes équipes et lorsqu’il y a vraiment nécessité de présentiel, le mieux ou le moins mal, basé sur le volontariat, est de scinder l’équipe, et de faire un roulement afin d’éviter que tout le monde ne soit malade en même temps et paralyse l’efficacité du groupe. Cela est également valable pour les équipes soignantes, ce schéma a fait ses preuves dans de nombreuses épidémies, c’est un des schémas utilisés par le corps de santé des armées.
Qu’en est-il pour les patients sous bio-médicaments ?
En ce qui concerne nos patients sous bio-médicaments je vous renvoie aux préconisations de la Société Française de Rhumatologie, et aux deux textes écrits par le Professeur Bruno Fautrel et le Professeur Thierry Schaeverbeke, auxquels je vais demander l’autorisation de publication sur le site du Syndicat. Ces textes ont le mérite d’être clairs, concis et efficaces et vous permettront de mieux appréhender la situation.
Je le répète, le Syndicat va essayer par tous les moyens dont il dispose, de vous aider dans la tâche ardue qui vous attend.
Je compte sur vous mais vous pouvez compter sur moi et sur l’ensemble de l’équipe, alors bon courage à tous.
Amitiés syndicales, |
Docteur Christian AUGAREILS, Président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues |