30/12/2009 : Lettre à Roselyne Bachelot sur la pénurie de corticoïdes

Objet : Pénurie des corticoïdes locaux

Madame la Ministre,

Au titre de Président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues je me dois d’attirer votre attention pour que vous répondiez urgemment aux conséquences graves de l’arrêt successif et complet de la mise à la disposition du corps médical en particulier des rhumatologues libéraux des spécialités pharmaceutiques suivantes :

  • Altim et Hydrocortancyl (laboratoire Sanofi Aventis) – octobre 2009
  • Hexatrione (laboratoire Daiichi-Sankyo) – novembre 2009
  • Diprostène (laboratoire Schering-Plough) – décembre 2009

Tous ces produits ont pour caractéristique d’être des corticoïdes injectables localement destinés à traiter des affections articulaires, abarticulaires ou rachidiennes.

Ces produits ne sont pas remplaçables entre eux et les collègues vont se reporter dans les indications possibles sur les seules spécialités désormais disponibles: Kenacort et Solu-médrol qui vont elles-mêmes très vite être à court de stock. L’alternative à l’usage des corticoïdes injectables, est le recours aux anti-inflammatoires (stéroidiens ou non) ou aux antalgiques voire à la chirurgie, potentiellement moins rapidement efficaces et beaucoup plus iatrogènes.

C’EST UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE !

Nous vous demandons de prendre en urgence des mesures conservatoires permettant aux rhumatologues de poursuivre leur mission auprès des patients.

Entre autres nous vous suggérons :

  • que les stocks disponibles soient réservés en priorité aux rhumatologues, spécialité médicale la plus à même de poser les indications et de réaliser les gestes infiltratifs.
  • les hôpitaux bénéficient de la part des laboratoires de priorité à être approvisionnés: les rhumatologues libéraux doivent être autorisés à accéder à ces stocks sauf à vouloir engorger les consultations hospitalières rhumatologiques pour des pathologies qui ne nécessitent pas leur infrastructure au risque de retarder la prise en charge de patients nécessitant l’hôpital.
  • d’obliger les laboratoires responsables à répondre en priorité aux besoins nationaux avant de fournir les marchés à l’exportation souvent plus lucratifs.

Enfin nous nous mettons à votre disposition pour étudier et mettre en place une prévention efficace de ces accidents désormais récurrents.

Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Dr Vincent DIEBOLT
Président du SNMR