Retour sur la Loi Santé

 

Chères amies, chers amis, chers confrères,

Les médecins libéraux et hospitaliers fidèles à leur vocation ont arrêté dans la nuit du 13 au 14 novembre leur mouvement de grève des soins afin d’être totalement disponibles pour leurs patients traumatisés par ces évènements horribles.
Pourtant dès Mardi la loi de Marisol Touraine repassera ainsi devant l’assemblée nationale, comme si la préoccupation première des Français était en ces jours sombres le tiers payant généralisé et la mainmise des mutuelles sur notre système de santé.
C’est parce qu’ils veulent pour leurs patients le meilleur que les médecins mettent autant d’acharnement à soigner qu’à s’opposer à la loi de santé. Le gouvernement se cache honteusement derrière l’écran sombre de cette tragédie pour tenter de faire passer à l’Assemblée en catimini sa loi inique en profitant de l’état d’urgence qui nous empêche de manifester notre désapprobation. L’ensemble des médecins libéraux vit cela comme une provocation et attend du gouvernement, de la représentation nationale, et de la ministre de la santé qu’ils aient la décence d’écouter enfin les médecins au lieu de continuer à leur manifester du mépris en précipitant le vote de la loi.

Nous vous demandons de toute urgence d’adresser le texte suivant à votre député qui doit prendre conscience des priorités de la nation.

« Monsieur/Madame le Député
Dans ces circonstances dramatiques, les médecins libéraux, soucieux de se mettre au service de la population, et de ne pas gêner les services de l’Etat dans les investigations et les actions qui vont être menées contre le terrorisme, ont décidé, dès la nouvelle des attentats, d’arrêter la grève des soins et de lever leurs mots d’ordre d’actions prévues pour les jours à venir.
L’ensemble des médecins libéraux attend du gouvernement, de la représentation nationale, et de la ministre de la santé qu’ils aient la décence de remettre à une date ultérieure la session parlementaire qui devait être consacrée au second passage de la loi de modernisation de la santé à l’assemblée nationale, et qu’ils utilisent une partie de cette période de trêve pour entendre la profession.
Nous ne comprendrions et n’accepterions pas un passage de la loi sous état d’urgence qui s’apparenterait à une attaque de la profession et à une nouvelle marque de mépris

Respectueuses salutations».

Dr Eric SENBEL
Président du SNMR